Kinshasa, 25 septembre, 2025 / 3:12 PM
Le cardinal Fridolin Ambongo, de l’archidiocèse catholique de Kinshasa, a appelé à une paix durable en République démocratique du Congo (RDC), soulignant que cette paix doit être fondée sur la vérité et la justice.
Dans son homélie du 21 septembre à la cathédrale Notre-Dame du Congo, siège de son archevêché, le cardinal Ambongo a réfléchi sur le désir du peuple congolais de stabilité et d’harmonie.
« La RDC a urgemment besoin de retrouver la paix », a déclaré le cardinal congolais, notant que des décennies de conflit dans des régions telles que le Nord et le Sud-Kivu, l’Ituri, le Mai-Ndombe, le Kwilu, le Kwango et ailleurs ont laissé le pays meurtri.
Il a rappelé que la justice et la paix sont les fondements de la cohésion sociale et du développement durable, et a appelé à une unité nationale dépassant les divisions.
S’inscrivant dans le contexte de la Journée internationale de la paix des Nations Unies, célébrée le 21 septembre, et de la Journée nationale de la justice et de la paix déclarée par les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), le cardinal Ambongo a lancé un appel à l’action immédiate.
Il a souligné que la célébration se voulait un geste de solidarité avec toutes les populations touchées par la violence et les conflits, déclarant : « Elles ne savent plus vers qui se tourner. »
« Agissons dès maintenant pour l’avènement d’un monde pacifique », a exhorté l’Ordinaire local de l’archidiocèse de Kinshasa, qui est également président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SECAM).
Le membre congolais de l’Ordre des Frères Mineurs Capucins (OFM Cap) a ajouté : « Ce n’est pas simplement un slogan, mais un appel urgent pour que nous nous levions ensemble afin de construire une paix durable fondée sur la justice, la solidarité, un accès équitable à l’éducation, aux soins de santé et aux besoins essentiels, et sur le respect de la dignité de chaque homme et femme congolais. »
Faisant référence au livre du prophète Amos (8,4-7), il a dénoncé les injustices sociales persistantes : « Écoutez ceci, vous qui écrasez les pauvres et ruinez les humbles du pays… »
Le cardinal a condamné « la logique de prédation et de privilège » qui détourne les élites de leur mission, au détriment d’un peuple « complètement dévasté ».
Se référant à la lettre de saint Paul à Timothée (1 Timothée 2,1-8), il a souligné la nécessité de prier pour les dirigeants politiques.
« Ceux qui détiennent l’autorité doivent être guidés par la lumière », a-t-il dit, ajoutant que « la paix et la justice sont des dons de Dieu ».
À la fin de la messe, Mgr Félicien Mwanama Galumbulula, président de Justice et Paix Congo (JPC), a prononcé un message solennel intitulé « Pour une paix fondée sur la vérité et la justice ».
Citant l’Évangile de Matthieu 5,13-14, l’Ordinaire local du diocèse de Luiza a rappelé au peuple de Dieu sa vocation à être « le sel de la terre » et « la lumière du monde ».
« La situation sécuritaire dans notre pays ne s’améliorera pas d’elle-même ni depuis l’étranger ; c’est la responsabilité de chaque Congolais et du peuple congolais dans son ensemble », a déclaré Mgr Mwanama.
Il a insisté sur l’importance de nommer les réalités clairement : « Restaurer la vérité, c’est appeler par leur nom les massacres quotidiens, toutes les formes d’injustice et d’oppression, et l’extrême pauvreté de notre peuple. Pas pour stigmatiser, mais pour aider à changer les comportements et les mentalités, et donner une chance à la paix. »
Mgr Mwanama a dénoncé « l’extrême appauvrissement de larges segments de la population » parallèlement à l’enrichissement d’une minorité.
Il a exhorté les dirigeants à « œuvrer pour l’émergence d’une nation où hommes et femmes vivent en harmonie et en paix », notant que « la paix pour tous vient de la justice pour chacun ».
Rappelant l’encyclique Pacem in Terris de saint Jean XXIII, l’évêque catholique congolais a souligné que « tout être humain est une personne, sujet de droits et devoirs universels, inviolables et inaliénables ».
Faisant référence au pape Léon XIV, il a déclaré : « Le monde a soif d’une paix désarmante et inspirante, non fondée sur la peur ou les armes, mais capable d’ouvrir les cœurs, de générer confiance et espoir. »
Par ailleurs, dans le diocèse catholique de Butembo-Beni, Mgr Melchisedec Sikuli Paluku a appelé tous les citoyens à « agir pour un Congo nouveau ».
Dans son homélie du 21 septembre, lors de la messe marquant la Journée nationale de la justice et de la paix en RDC, Mgr Paluku a insisté sur l’importance de la justice, de la miséricorde et de la responsabilité dans la vie quotidienne, exhortant chacun à être fidèle même dans les petits actes et à utiliser ses talents de manière responsable pour le bien de ceux dans le besoin.
Il a rappelé que toutes les personnes occupant une responsabilité — publique, éducative ou familiale — doivent rendre compte de leurs actions.
Mgr Sikuli a décrit la responsabilité comme une pierre angulaire pour construire une société guidée par la justice et la paix.
(L'histoire continue ci-dessous)
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Il a également encouragé les Congolais à soutenir les initiatives de la Commission Justice et Paix de la CENCO, qui œuvre dans l’éducation civique, la cohésion nationale, la promotion des droits humains et la paix.
« Toute responsabilité implique l’obligation de rendre compte. Que ce soit dans des rôles publics, privés ou familiaux, nous devons répondre de notre gestion devant la société », a-t-il dit, rappelant aux fidèles que leur engagement est essentiel pour réaliser un Congo juste et pacifique.
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